Les mères d'enfants atteints ne sont pas obligatoirement transmettrices à cause de la proportion élevée de cas résultant de nouvelles mutations.
Un tiers des mutations observés chez les enfants atteints ne sont pas retrouvées chez leur mère lorsque la maladie est sévère (fitness = 0) et le taux de mutation est le même dans les deux sexes. Cette valeur ne représente qu'une valeur moyenne : dans certaines familles l'hypothèse d'une mutation est la plus probable.
Lorsqu'une mère de myopathe a aussi plusieurs enfants non atteints, la probabilité qu'elle soit transmettrice va diminuer si l'on ne considère pas seulement le risque général (2/3) mais si l'on prend en compte toute l'information disponible : dans les deux exemples suivants 1/2 si elle a aussi un garçon sain et 1/5 si elle en a trois.
Nous connaissons la probabilité a priori d'être conductrice (2/3) et savons qu'une transmettrice a une probabilité de 1/8 d'avoir trois garçons sains; nous pouvons calculer le risque a posteriori:
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Pour les mutations ponctuelles, le taux de mutation est plus élevé chez les hommes que chez les femmes alors que les délétions de grande taille sont plutôt d'origine maternelle (ce qui explique que dans le cas de la dystrophine où les 2/3 des mutations sont des délétions, le taux de mutation est le même dans les deux sexes). On peut montrer que la proportion de nouvelles mutation est
Avec f représentant la fitness (au sens génétique du terme) des garçons atteints (f=0 si la maladie est létale, 0 < f < 1 dans le cas contraire) et k le rapport entre le taux de mutation chez les pères et le taux de mutation chez les mères. Si f=0 et k=1 on retrouve la proportion de 1/3.
Le paramètre k est le plus souvent supérieur à 1 : l'estimation de ce paramètre, aussi connu comme alpham en génétique animale, est difficile mais la majorité des estimations monternt que 2 à 10 fois plus de mutation proviennent des pères que des mères. Un taux de mutation supérieur chez les hommes est observé tant pour les gènes du chromosome X que les autosomes (en particulier pour le mutations ponctuelles) mais il y a des exceptions.
Si k=5 et f=0, par exemple dans le cas d'une hémophilie A sévère, une nouvelle mutation est observé chez un malade sur sept (environ 15 % des malades).
Si on remonte, la proportion de mère de femmes porteuses de la mutation qui sont elle-même transmettrices va dépendre de la sévérité de la mutation (c'est le même raisonnement que pour les affections dominantes où les nouvelles mutations sont d'autant plus fréquentes que la maladie est sévère).
Cette proportion est
En particulier, si f=0 (seul cas ou l'on peut estimer f de manière fiable), la moitié des mères de transmettrices sont elles-mêmes transmettrices . En pratique, comme la grand-mère d'un enfant atteint d'une maladie grave a toujours un risque inférieur à 50% d'être conductrice, les tantes maternelles d'un enfant atteint ont en moyenne un risque inférieur à 1/4 de transmettre la maladie et leurs cousines un risque inférieur à 1/16. Mais cette valeur moyenne est pratiquement toujours plus basse quand le malade est le seul de la famille : le risque y est souvent très faible ce qui a un intérêt pour la pratique médicale parce qu'il est souvent délicat de faire des études génétique familiales à partir des apparentés lointains.