Le risque génétique peut être quantifié. Le calcul est utile, surtout pour les risques faibles, pour lesquels l'intuition humaine est notoirement peu performante.

Pourquoi calculer le risque ?

Le conseil génétique doit souvent gérer des situations incertaines. Si souvent l'explication de la maladie est simple, avec un lien causal simple entre l'observation d'une mutation et un tableau clinique, les problèmes de génétique humaine peuvent être plus complexes. Le calcul peut aider aide à prendre des décisions. Un exemple.

Nécessité du calcul de risque en particulier lorsque

Commentaires : pas de possibilité de réponse directe et simple ou test biologique disponible, mais non dénué de risque (comme amniocentèse en prénatal). Un test direct, comme la recherche d'une mutation, peut donner un résultat négatif (la sensibilité d'un test n'est jamais de 100%). Un résultat partiel ou incomplet n'est pas synonyme d'absence de résultat, il modifie le risque.

Une réponse directe peut être possible mais considérablement plus chère qu'un test rapide de dépistage. La rapidité de la réponse est un paramètre important dans toute stratégie de diagnostic, tant pour la satisfaction du consultant que le bon usage des ressources (ne pas attendre le résultat d'examens qui ont peu de chances d'être informatifs et qui, parfois, seront même faussement rassurants).

Lorsque l'on est dans une situation de quasi-certitude, le calcul est superflu. Mais lorsqu'il y a ambiguïté, on doit prendre en considération l'ensemble des informations disponibles (positives ou négatives) pour proposer une vision intégrée du risque.

Exercice calcul de risque en genetique

Ce n'est pas un problème exclusivement mathématique, il n'y a pas de "calcul pur", des paramètres biologiques sont utilisés en fonction de la question pour que le calcul ait un sens.

Les décisions sont souvent probabilistes par nature (il reste de toute façon un risque même si on a éliminé la possibilité d'une mutation familiale). Devant le même risque, les consultants peuvent prendre des décisions très différentes, mais l'irrationalité des choix individuels n'est pas un motif pour ne pas chercher à estimer le risque, car être plus précis c'est souvent aussi être plus compréhensible pour les consultants. Le calcul doit chercher à être objectif, même si sa perception est subjective.

Cas des maladies très hétérogènes (très nombreuses causes possibles) : un diagnostic indirect est rapide et au moins aussi fiable qu'une recherche non orientée de "mutations causales". On ne peut pas  par sécurité  surestimer le risque dans l'idée de protéger le malade d'aléas auquel on n'aurait pas pensé.

Possibilités

Les variations simples responsables sans ambiguïté d'une maladie ne représentent qu'une partie de la génétique.

Les mutations les plus sévères peuvent seules être la cause d'une maladie génétique. Mais ces mutations « fortes » ne représentent qu'une partie de la génétique humaine, les variations faibles sont beaucoup plus nombreuses, et expliquent la variabilité des caractères génétiques, certaines maladies ou prédispositions à une maladie.

Mutations fortes et mutations faibles ne sont pas comparables. Les mutations fortes, responsables de maladies rares sont éliminées directement par sélection génétique, simplement parce que les gènes mutés ne sont pas transmis à la génération suivante. Les mutations faibles ne sont pas éliminées seules, mais seulement en combinaison avec d'autres variants, dans un contexte de pathologie multifactorielle.

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  • Rédigé par Marc Jeanpierre, 2011-2013